Une courbe ne ment jamais, surtout quand elle s’obstine à pointer vers le haut. Juin 2022 souffle un vent glacial sur les emprunteurs immobiliers : les taux grimpent, et l’atterrissage n’est pas à l’ordre du jour. Entre prévisions alarmantes et chiffres qui s’emballent, le secteur doit composer avec des lendemains incertains.
Quels sont les taux d’intérêt moyen pour un emprunt immobilier ?
Le marché a changé de visage en l’espace de quelques mois. Là où l’on empruntait à 1 % en janvier 2022, la barre des 1,55 % a été franchie en juin. Cette hausse, rapide et marquée, s’impose partout : impossible d’y échapper, même pour les profils les plus solides. Les chiffres sont sans appel. Sur 7 ans, le taux moyen bondit de 0,05 point pour s’établir à 1,55 %. La durée de 10 ans résiste un temps, restant stable autour de 1,20 %. Mais la suite laisse peu de place à l’optimisme. Pour un prêt sur 15 ans, la moyenne atteint 1,40 % et devrait continuer à grimper, surtout après la barre des 20 ans où le seuil remonte à 1,55 %. Et pour ceux qui visent le long terme, cette tendance se confirme : sur 25 ans, le taux flirte désormais avec 1,75 %. En moins de six mois, la marche s’est donc élevée de 0,10 point. La hausse ne connaît pas de pause.
Quels sont les meilleurs taux d’intérêt pour un emprunt immobilier ?
Les taux les plus attractifs ne sont pas épargnés par la vague. Les prévisionnistes s’accordent : sur 7 ans, les meilleurs taux grimperont de 0,20 point pour atteindre 0,65 %. Sur 10 ans, le niveau minimal suit la même trajectoire. En revanche, pour un crédit étalé sur 15 ans, le taux le plus bas reste fixé à 0,90 %, malgré une légère hausse de 0,05 point. Même scénario pour les échéances de 20 et 25 ans, où les taux minimaux se maintiennent à 1,10 % et 1,30 %. En juin, la stabilité semble de mise sur certaines durées, mais les taux planchers, nombreux, n’ont pas progressé depuis mai. Ce qui frappe, c’est la référence systématique à ce fameux mois de mai : une période charnière où tout a basculé.
La mécanique de la hausse ne s’essouffle pas. Les taux de crédit immobilier montent, et rien ne vient freiner leur ascension. Les banques, qui s’appuient sur les obligations assimilables du Trésor pour fixer leurs barèmes, n’ont plus de marge de manœuvre : la référence est passée à 1,80 %. Conséquence directe, chaque type d’emprunt se voit impacté, sans distinction.
Le durcissement touche aussi le taux d’usure, cette limite légale destinée à protéger les consommateurs. Sa baisse relative a exclu du marché les profils les plus modestes, incapables de respecter le plafond actuel. Certaines banques, pour rester attractives, conservent néanmoins les barèmes de mai, histoire de ne pas fermer la porte à de nouveaux clients prêts à sauter le pas.
L’ajustement du taux d’usure prévu en juillet arrive en plein pic saisonnier, quand les banques revoient traditionnellement leur politique de taux. Cette hausse pourrait ralentir la demande, allongeant d’autant les délais de traitement des dossiers en cours.
Quels conseils pour vos prêts de projet immobilier ?
Face à cette flambée continue, il devient indispensable d’adopter quelques bons réflexes pour tirer son épingle du jeu. Voici des pistes concrètes pour négocier au mieux votre crédit immobilier :
- Surveillez de près l’évolution des taux de crédit. Un œil attentif sur les tendances vous aidera à choisir le moment opportun pour déposer votre dossier.
- Avant de vous lancer, vérifiez la solidité de votre projet. Des simulateurs en ligne permettent gratuitement d’évaluer votre capacité d’emprunt et d’anticiper les frais de notaire.
- Sollicitez un courtier spécialisé. Ce professionnel saura dénicher pour vous les conditions les plus avantageuses, en fonction de votre profil et du contexte du marché.
Anticiper, comparer, s’informer : voilà le trio gagnant pour avancer malgré la tempête. Dans ce contexte mouvant, chaque détail compte. Le paysage des taux immobiliers change vite. S’adapter, c’est refuser de subir et continuer à bâtir ses projets, même quand la pente se raidit.


